Sénégal : le "SIMB" ou le faux Lion


Une des plus anciennes traditions sénégalaises est le Simb ou Faux Lion en wolof.



Elle remonte aux temps anciens des chasseurs traditionnels
qui parcouraient d’épaisses forêts peuplées d’animaux sauvages.
La légende raconte que le chasseur qui avait survécu aux griffes d’un lion en était « possédé ». Il rugissait, mangeait de la viande crue et qui plus est, des poils poussaient sur tout son corps. Il devenait lion et s’attaquait aux autres hommes. Les guérisseurs devaient l’exorciser (Djatt), comme cela se pratique encore lors des rites de possession par un esprit ancestral.
Cette légende a engendré la cérémonie artistique et mystique du Simb ou Faux Lion en wolof.



Le village est en effervescence…les habitants ont revêtus leurs plus beaux atours, les enfants sont impatients… les sabars et djembés résonnent de plus en plus fort… mais que se passe-t-il ? On voit surgir à l’entrée du village une petite troupe menée par un homme effrayant. C’est le Simb ou Faux Lion entouré par ses femmes les Goor-Jigeen (littéralement les hommes-femmes en wolof).



C’est une grande manifestation populaire qui a généralement lieu de nos jours, lors de la fête de l’Indépendance du Sénégal. Le Simb (homme déguisé en lion) est maquillé de rouge et de noir et doit prendre l’aspect le plus terrifiant possible pour provoquer l’affolement parmi la population et notamment auprès des enfants.
Alors que le Simb cherche à saisir et contraindre les participants à danser, ceux-ci essaient de fuir. S’ils refusent la danse, le Simb les malmène et fait mine de les frapper… Tous les moyens sont bons pour esquiver les ruées du Faux Lion en courant, se cachant et en se moquant de lui. Ces attaques alternent avec les danses et les acclamations des spectateurs.



Si ces cérémonies sont de nos jours considérées comme un spectacle, elles n’en sont pas moins « violentes » et il n’est pas rare qu’il y ait des accidents. Elles sont donc de plus en plus récriées voire supprimées par les autorités.



Pour pallier ces interdictions et pour perpétuer la tradition malgré tout, des mini-Simbs-théâtres ont été créés pour les enfants. Ils peuvent encore « trembler » au son des sabars et des djembés face au terrible Simb.
Mais pour perpétuer la tradition malgré tout, il reste heureusement de nombreux villages où vous pourrez assister à cette cérémonie populaire, chaleureuse et conviviale qui reflète bien le sens de la fête sénégalaise. Si le Simb vous poursuit, vous prend comme proie, vous chahute et vous asperge d’eau, n’hésitez pas ! 
fuyez ou dansez avec lui !
Voici une chanson sénégalaise sur le simb



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